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Le blog de Sel....

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Message  Démocrate Mer 31 Oct - 23:55

Il a tellement des analyses mesurées... que ce gars en vaut la peine et ouvre les esprits... Very Happy
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Message  Démocrate Mer 31 Oct - 23:58

http://blog.marcelsel.com/archive/2012/10/25/beste-mia.html#more

jeudi, 25 octobre 2012

Beste Mia


Ceci est la version intégrale de ma carte blanche parue hier dans Le Soir, en réponse à la carte blanche de Mia Doornaert parue dans le même journal ce lundi.




Par souci de facilité, je vous écris en tant que francophone, bien que cela m’embête. Je suis belge. Ou européen. Ou wereldburger, au choix. Mais des forces, tant francophones que flamandes, imposent au discours entre Belges un manichéisme idiot. Soit on est ceci, soit on est cela. Aujourd’hui, puisque vous écrivez en tant que flamande, j’ai demandé à la partie de moi-même qui pense en français de vous répondre.



J’ai beaucoup apprécié le billet que vous aviez écrit en décembre 2010 sous le titre « Ranzig Geurtje » (une odeur un peu rance). Vous aviez alors réagi avec beaucoup de justesse à l’émission De Pappenheimers où Jan Peumans avait trouvé « les Juifs » trop « susceptibles ». C’est donc avec respect que je me permets de répondre à votre carte blanche parue ce lundi dans Le Soir. Vous y expliquez le succès de la N-VA. Vous y fustigez Elio Di Rupo qui s’est attaqué aux « indépendantismes » en marge du dernier sommet européen. Leur succès serait dû, selon lui, à « la crise ». Dans Le Soir, vous affirmez le contraire. Et vous nous dites pourquoi, selon vous, le gain de poids de la N-VA est inversement proportionnel à la perte de kilos de son président. Étrangement, la plupart de vos arguments concernent les Francophones — et vous précisez bien que vous ne les partagez pas forcément. Mais à lire votre carte blanche, j’en suis venu à me demander si, pour beaucoup de Flamands (vous aussi, peut-être ?) les partis francophones, les Wallons, les Bruxellois ne sont pas, en définitive, les seuls à pouvoir inverser la vapeur et réduire la puissance électorale du parti nationaliste de Bart De Wever. Pourtant, ils n’ont pas le droit de vote chez vous…




Vous précisez aussi que la N-VA est parfaitement fréquentable. Vous vous offusquez même de ce qu’Élio Di Rupo l’ait rangée au rayon « populistes, nationalistes, extrême droite ». Je comprends la sensibilité flamande quant à l’extrême droite. Mais attribuer un caractère nationaliste (identitaire) à la N-VA n’est pas une erreur de jugement. C’est la réalité. Et après le cinéma consécutif à sa victoire à Anvers, qui revenait à un triomphe impérial avec prise de force de l’Hôtel de Ville (par un monsieur qui n’est qu’un élu parmi d’autres jusqu’à ce qu’il soit intronisé), j’ai du mal à comprendre que vous rejetiez la qualification de « populiste » aussi aisément. Quant à placer la N-VA à l’extrême droite, je sais qu’en Flandre, fréquenter assidûment des gens d’extrême droite est devenu une habitude comme une autre. Mais c’est une attitude que l’on évite d’adopter dans les autres régions belges et dans la plupart des pays d’Europe. Permettez, chère Mia, que nous appelions un chat un chat et refusions les compromis usuels de la politique et des médias flamands. Quand une quarantaine d’ex-fascistes sont accueillis les bras ouverts par des nationalistes, nous nous inquiétons, et nous le disons tout haut. Nous faisons de même avec nos fascistes à nous. Nous comprenons votre pudibonderie à cet égard. Trop de Francophones ont injustement pris les Flamands pour des collaborateurs invétérés. Mais comprenez la nôtre ! Non, la N-VA n’est pas d’extrême droite. Mais ses fréquentations, sa proximité (le député N-VA Jan Jambon tient un blog avec le président du Vlaams Belang…) son obsession de l’identité, à laquelle chaque Flamand doit correspondre à terme, nous inquiète profondément. Le discours de leur président, son mépris pour la France, le français, les Wallons, les Bruxellois, les Lumières, l’humanisme, les droits individuels complètent ce sombre tableau. Et puis, ce n’est pas vous qui faites l’objet constant de ses humiliations. C’est nous ! Je sais par ailleurs que beaucoup de Flamands, inquiets de la dérive nationaliste qu’ils ne souhaitent pas, ont applaudi au discours de Di Rupo. Il faut un certain courage, dans ce pays, pour dire les choses tout haut. Votre carte blanche en est la démonstration évidente, mais à double tranchant.



Le fait que Bart De Wever considère que la minorité historique de Flandre n’a aucun droit ne vous embête visiblement pas plus. Mais il est vrai que c’est une idée très répandue en Flandre. Non pas parce que les Flamands seraient « comme ça » — ils sont au contraire très accueillants —, mais bien suite à plus de cinquante ans d’activisme flamingant du CVP et ensuite du CD&V. Aujourd’hui, ce parti hausse les épaules quand on lui rappelle qu’il y avait, il y a cent ans déjà, une forte minorité francophone à Zaventem ou à Hal, mais aussi à Courtrai, Gand, Anvers, Louvain. Des minorités historiques — le critère par excellence qui impose leur protection dans le préambule du Traité de Lisbonne — que la Flandre institutionnelle, unanime, s’est empressée de chasser dès qu’elle en a eu le pouvoir. Non pas par la violence, mais par le découragement. En fermant leurs écoles francophones. En interdisant Exploration du Monde. Ceux qui sont restés ont été si bien « intégrés » que certains d’entre eux ont fini par se retourner contre ce que furent leurs aïeuls. Je pense à Yves Leterme ou Gérard Bourgeois. De nombreux Gantois francophones, privés d’enseignement dans leur langue, mais aussi de culture, vinrent s’installer à Bruxelles. Vous me direz que c’étaient des méchants Fransquillons qui refusaient de parler le néerlandais. Oui, il y en a eu, et leur attitude était révoltante. Mais ne venez pas me dire que les 8 % des Francophones qui résidaient à Anvers en 1910, les 13 % de Louvain, les 11 % de Tervuren, etc. étaient tous de grands bourgeois ! Vous m’opposerez que l’émancipation flamande était indispensable, et je ne vous donnerai pas tort. Il fallait peut-être aller jusqu’à éradiquer toute culture française pour y parvenir, je ne le conteste pas.



Mais aujourd’hui, l’époque est différente. Les normes ont changé. Et la Flandre institutionnelle, elle, a continué son combat sur le mode rigide, au lieu de tenter une voie plus douce, plus compatible avec les Droits des Minorités, la voie qu’une grande culture se doit d’adopter pour être reconnue comme telle : celle de la liberté d’expression, dans toutes les langues. Beaucoup de Flamands se seraient probablement mieux reconnus dans une telle approche. Encore eût-il fallu leur expliquer que les 9/10e des Francophones de la Flandre profonde parlent aujourd’hui néerlandais, et le parlent volontiers. Que les Francophones qui s’installent en Périphérie de Bruxelles (et parlent néerlandais dans les 3/4 des cas) ne le font pas pour heurter les Flamands. Que dans cette population, comme dans toute autre, il y a ceux qui veulent apprendre et ceux qui prennent leur culture de (beaucoup) trop haut ! Qu’on ne lie plus, nulle part, un territoire à une langue. Et puis, il y a tous ces anderstaligen (gens de langue autre) qui ne demandent qu’une chose : habiter une commune sympathique, jolie, verte, pas trop loin de la ville où ils travaillent. Et si le président de votre parlement flamand, Jan Peumans, doit prendre sur ses heures de présidence pour suivre des cours de français qui ne lui permettent toujours pas de s’exprimer de façon fluide (ceci n’est pas une critique), pensez-vous vraiment qu’un couple avec 2 enfants puisse se permettre de passer deux soirs par semaine à apprendre une langue qui ne lui sert pas ailleurs qu’à la boulangerie ? Ces contribuables qui payent leurs impôts en Flandre n’ont-ils pas — dans certaines communes — droit à une subvention culturelle et scolaire ? Que n’expliquez-vous que les Francophones qui s’installent en périphérie ne sont plus des grands bourgeois, et ce, depuis des décennies ? Ceci pour planter un décor que je ne vois jamais décrit en Flandre. Que ne dites-vous pas tout haut que, non, les Flamands ne s’adaptent pas forcément quand ils déménagent ? Je vous enverrai en reportage en Espagne où des résidents flamands ne parlent pas un mot d’espagnol. Non point que je le leur reproche, mais bien parce qu’humainement, je trouve ça parfaitement normal. Tout le monde n’a pas le courage, l’envie, la patience ou le talent d’apprendre une langue, fût-elle celle du cru où il a élu domicile ! Leur crier dessus en les traitant d’irrespectueux n’a aucune chance de fonctionner. On n’obtient rien des citoyens qu’on insulte.



Que ne vous attaquez-vous pas à toutes ces légendes urbaines qui pourrissent nos relations, basées sur un fond de vérité, certes, mais aussi et surtout sur des mythes aussi fumeux que populaires ?



Faute d’avoir essayé de nous comprendre, et parce que cela servait l’image flatteuse du Flamand plus compétent, nos relations intercommunautaires se sont réduites à des accusations récurrentes d’impérialisme francophone de la part d’intellectuels, de journalistes et de politiciens flamands. Bien des Francophones y répondent en baissant la tête, honteux. D’autres vous accusent tout aussi absurdement de fascisme. Avant même d’avoir tenté de distinguer la légende périurbaine de la réalité, bien plus nuancée. Avant qu’on se rende compte qu’il s’agit non pas d’une « population francophone » contre une « population flamande », mais de familles, de mères, de pères, d’enfants, de travailleurs, de voisins, de voisines. D’ailleurs, quand ils travaillent ensemble, les Flamands et les Wallons, ils se rendent bien vite compte que tous ces discours ne sont qu’imbéciles. Que le respect est réel et mutuel. L’amitié tout autant. Que les insultes sont le fait des mêmes imbéciles du Nord et du Sud qui ont juste un prénom différent. Bart en haut, José en bas. Mais voilà, nous sommes devenus un couple dont l’un reproche à l’autre une série assez décourageante de choses, et où l’autre plie, se replie, se racrapote. Une telle relation est malsaine pour nous tous. Les Flamands semblent reprocher aux Wallons et aux Bruxellois de ne pas accepter la critique. Pourtant, le thème du redémarrage économique de la Wallonie est abordé quotidiennement dans notre presse. Mais merci quand même de nous le rappeler de temps en temps. Simplement, vous n’êtes pas obligé(e)s de nous resservir la même critique jour après jour, avec l’électorat potentiel de la N-VA pour témoin !



Passons à présent au cœur de votre papier. Vous avez raison, la crise économique n’est pas la raison du succès de la N-VA. Elle n’était pas à l’origine du succès du Vlaams Belang non plus. Mais comment pouvez-vous faire mine d’ignorer que celle-ci peut enrichir les urnes jaunes et noires, comme elle a valu à Arturo Más un soutien colossal en Catalogne ? Je sais aussi que le néerlandais d’Élio Di Rupo n’est pas parfait, mais pensez-vous que le français de Wilfried était de nature à le faire passer pour un francophone ? Quel niveau de qualité de la langue de l’autre faut-il pour pouvoir gouverner ce pays ? Quant au fait que le néerlandais soit la langue « de la majorité des Belges », on nous le ressert assez souvent en s’étonnant que tous les Wallons ne le parlent pas. Mais outre le fait que c’est pareil pour au moins la moitié des Flamands, que doivent dire les Suisses alémaniques ? Les Suisses romands, bien plus minoritaires que les Francophones en Belgique, ne parlent pas tous l’allemand, très loin de là. Mais bon, tout cela, ce n’est pas vous qui le dites. Vous ne faites en effet que constater.



Dans ce cas, je m’interroge tout de même. Vous avez passé au bleu que depuis des décennies, l’obsession d’une autonomie et l’entretien d’une mythologie flamande, prônées par les partis les plus « respectables », ont fini par nourrir l’idée qu’il y avait bien deux peuples dans ce pays. Revenons en 2007. Comment pouvez-vous oublier que la campagne d’Yves Leterme ne laissait pas le choix aux Francophones ? Le confédéralisme à la Kris Peeters revenait en effet à rendre la Wallonie plus pauvre, à lui couper toute chance de redressement. On ne se redresse pas parce qu’on le veut bien. Sinon, que dire des régions d’Allemagne ex-RDA qui ne progressent pas plus vite que la Wallonie, malgré une injection d’argent proche du délire. Ce confédéralisme CD&V revenait aussi à tirer un maximum de bénéfices des Bruxellois (tous les Bruxellois, ja, ook de Nederlandstaligen) au travers de l’impôt des personnes physiques, tout en leur rendant le moins possible de ces liquidités, devenues brusquement « argent flamand », et en gardant la Région de Bruxelles-Capitale sous la main. Vous n’ignorez pas que Bruxelles est quotidiennement vendue au Nord comme la « capitale de la Flandre », alors qu’elle est tout au plus le siège des institutions de la Communauté flamande (et de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Eh oui, le Conseil d’État a considéré en 1982 qu’une communauté ne pouvait avoir de capitale. Ça n’a pas empêché le gouvernement flamand de passer outre. Ah ! ces symboles ! Ah ! ces mythes ! Quant à être la capitale de la Région flamande, il faudrait pour cela que Bruxelles se situe en Flandre. Et là encore, la Constitution belge dit le contraire. Une capitale ne peut se situer hors du territoire visé, et encore moins être bombardée hoofdstad sans l’accord de sa population. Sinon, qu’est-ce qui empêcherait la Hongrie d’élire Vienne pour capitale, et de prétendre ensuite à son annexion ? Mais pouvez-vous accepter notre vision ? Bruxelles est à la Flandre, voilà, beaucoup de vos compatriotes n’en démordront jamais. Comment voulez-vous que nous nous entendions dans ce cas ?



Étrangement, dans vos journaux, on parle de Bruxelles comme d’une ville sale, hostile, dangereuse, profiteuse et que sais-je encore. On subodore que la « gestion francophone » en serait la cause… Je ne parle même pas de l’image que l’on donne, en Flandre, de la Wallonie. Néanmoins, selon les Flamands dont vous nous transmettez l’opinion, les Francophones auraient dû accepter le programme Leterme en 2007, coûte que coûte, sans autre forme de procès. Comprenez-vous que cela nous menait d’autant plus vite à la scission ? Comprenez-vous que le « Plan B » n’était pas un simple slogan politique, mais que, petit à petit, nous ne voyions plus comment résoudre autrement la quadrature du cercle que vos politiciens nous imposaient ? Dire « non » à Yves Leterme, négocier avec des armes aussi brutales que celles qui étaient utilisées contre nous, était vital pour les partis du Sud, pour les Wallons et les Bruxellois. Avez-vous jamais regardé les choses de ce point de vue-là ?



Nous attendons encore qu’un journaliste ou une chaîne de télévision flamande ait suffisamment de tripes pour raconter toute l’histoire de ces négociations à ses lecteurs ou spectateurs, sans fard, sans voile. Celle du Nord, oui, bien sûr, mais modérée par celle du Sud. Vous pourriez le faire, vous ? Hélas. Le mot « plan B » est tabou. Insultant. Dégoûtant. Car la légende bâtie à l’avance, où les Flamands savent, et proposent les seules solutions possibles, et où les Wallons ne sont bons qu’à dire des bêtises, cette légende vous sied très bien, elle est succesfull. Elle est des plus séduisantes pour les Flamands. On leur explique chaque jour qu’ils ne sont jamais en tort. Ils peuvent bien voter Vlaams Belang ou N-VA ou Lijst De Decker, leur responsabilité n’est jamais engagée. D’ailleurs, ces partis sont quand même démocratiques ! Jusqu’au jour où le Vlaams Belang commença à décliner, vous nous reprochiez de les traiter de fascistes ou de nazis parce que ça augmentait leurs réserves de voix. Comme si les électeurs du Vlaams Belang étaient de grands lecteurs de la presse francophone… La réalité, c’est que vous n’avez jamais aimé qu’on vous mette face à vos responsabilités. Eh oui, chacun a ses tabous. Regardez, vous aussi, la vérité en face : un parti fasciste a recueilli 24 % des voix en 2004 en Flandre. Merci d’analyser pourquoi, entre vous, plutôt que de nous supplier de ne pas en dire du mal !



Aujourd’hui, un parti nationaliste identitaire menace le pays, recueille les restes du parti fasciste, colle des lions noirs sur toutes les plaques de rues à Alost, manifeste avec des gens qui crient « Rats wallons, dégagez », j’en passe et des meilleures. Mais vous venez (gentiment) nous apporter un message. Il nous demande surtout ! oh ! surtout ! de ne plus dire ce que nous en pensons ! Car ça risque de faire croître leur popularité… Dites, Mia, est-ce que vraiment, vous pensez que les Flamands sont idiots à ce point ? Qu’ils votent en fonction de ce que pensent leurs voisins ? Qu’ils ne parviennent pas à endosser leur responsabilité quant à leurs choix électoraux ? Qu’ils ont un tel besoin de rejeter jusqu’à leurs choix démocratiques sur « les Francophones ? » La Flandre vote Vlaams Belang ? C’est la faute aux Francophones. La Flandre vote N-VA ? C’est la faute aux Francophones ! La Hollande vote Wilders ? C’est la faute aux musulmans. Bizarre, non, cette propension des partis qui mettent toutes les fautes sur le dos de l’Autre, de prétendre que c’est l’Autre aussi qui est la raison de leur succès ? Mais non, Mia. C’est vieux comme le monde. Ce qui est étrange en Flandre, c’est que tant d’opinionnistes prennent ces idioties pour argent comptant.



Car c’est bien ce que votre presse raconte, répète, entérine. La démocratie flamande, qui se prétend si autonome, serait donc faussée par les travers francophones et les errements wallons — comme tout le reste. Eh oui, ça paraît flatteur pour vous. Ça arrange si bien les Néerlandophones que c’est apparemment (déjà) une vérité historique. Pourtant, parmi les causes du succès de la N-VA, vous auriez pu (dû) rappeler la proposition d’Herman Van Rompuy, en 2005, qu’aucun parti flamand n’entre dans un gouvernement belge tant que le « plan flamand » ne serait accepté par « les Francophones », sans même se poser la question fondamentale : les « Latins » peuvent-ils accepter un tel plan ? La grève du gouvernement ! Quel bel exemple de démocratie ! Pour rappel, en 2007, Yves Leterme voulait abolir les facilités. Or, la réduction de celles-ci par la circulaire Peeters était déjà scandaleuse aux yeux du Conseil de l’Europe. Et je ne parle même pas du Wooncode ou de Wonen in Eigen Streek, ni même de l’idée saugrenue de faire contrôler les écoles francophones de la Périphérie par des inspecteurs néerlandophones, et de leur imposer… les eindtermen (finalités) flamandes ! Pensez-vous franchement que les partis francophones pouvaient accepter une telle mise au pas ? Je suis persuadé que non. Ne fût-ce que par amour-propre, ils ne le pouvaient pas. Ne fût-ce qu’au regard du droit européen, ils ne le devaient pas ! Eh oui, l’Europe, Mia. Celle que vous encensez quand un CD&V en devient président, et dont vous vous empressez d’oublier les règles quand il s’agit de Francophones de Flandre. Je ne dis pas qu’il faut franciser toute la Flandre, certainement pas. Je dis que celui qui paye des impôts chez vous a certains droits fondamentaux.



Mais on en était à 2007. Les Francophones découvraient une subite montée de fièvre flamande. Et alors — la belle affaire ! — Joëlle Milquet a dit que « nous » n’étions « demandeurs de rien ». Et là : scandale ! Mais dites, Mia, pour cette malheureuse phrase qui a tant choqué les Flamands (notamment parce que les journalistes l’ont tant brandie au Nord), j’en ai une cinquantaine à vous proposer qui ont choqué les Wallons et les Bruxellois. Elles portent sur « notre » intelligence, le « profitariat », l’incompétence, la paresse, l’impérialisme, la tache d’huile, les rats francophones, la wallonisation, notre misère, notre incapacité à gérer, et tant d’autres défauts « francophones ». En 2008, Éric Van Rompuy n’a pas hésité, au Parlement flamand à prétendre que les « … les Nations Unies ne sont qu’une couverture pour l’infiltration d’opinions organisée par la RTBF, Le Soir, La Libre Belgique et toute la presse francophone. […] [Les Francophones] considèrent les Droits de l’Homme comme étant leur droit de parler français où ça leur chante et d’exporter leur soi-disant culture. » Leur « soi-disant culture » ? Mais si un homme politique francophone avait osé une telle phrase en parlant du néerlandais, vos journaux du Nord l’auraient crucifié sur place (et moi aussi) ! Ce genre de discours qui a — eh oui — une « odeur un peu rance » n’a pourtant jamais fait l’objet de beaucoup de résistance en Wallonie. Vous avez de la chance : longtemps, les Francophones n’ont pas lu les journaux néerlandophones. Ça, oui, on peut le leur reprocher. Ils n’avaient qu’à être plus attentifs. Mais les choses changent.



Alors, voyez-vous, en examinant toutes ces pièces à verser au dossier, je me dis que ce ne sont pas les malheureuses réactions francophones de 2007 qui ont tant convaincu Jan met de Pet que la N-VA était un mal nécessaire. Non. Ce serait plutôt la légende construite autour du Francophone qui refuse de s’adapter, qui laisse sa région péricliter, qui accepte des « baronnies » à Bruxelles, qui dépense sans compter et, comme le dit la N-VA, « jette l’argent par portes et fenêtres ». Admettons. Pourtant, les comptes de la Wallonie et de Bruxelles sont disponibles. Ils passent chaque année à la Cour des comptes. Exposez-nous donc les dépenses qui vous paraissent si choquantes. La gare de Liège ? Elle a coûté moins cher que la rénovation de la gare d’Anvers. Et vous savez comme moi que les grands travaux font travailler les entreprises, amènent de l’emploi. Ceci ne devrait être toléré qu’en Flandre, misschien ? Et Anvers, et Zeebrugge, et Zaventem ? Si je comprends bien, les grands investissements sont une horreur en Wallonie mais un bienfait en Flandre. Un bienfait dont vous recueillez les bénéfices. Car non, vous ne devez pas votre belle progression à votre seul dynamisme, mais aussi à nos investissements communs. Oui, d’accord, vous n’avez pas mérité que je m’énerve comme ça. Mais en bref, pourriez-vous dire au Nord qu’hormis quelques caisses noires et quelques politiciens véreux — dont les Francophones n’ont pas le monopole — la Wallonie n’a jamais, au grand jamais dépensé « 11 milliards de trop » par an ?



Et à ce propos, comment pouvez-vous occulter, dans votre billet, que ce qui a surtout amené des voix à la N-VA, c’est l’idée, née au gouvernement flamand, que quand un transfert fait passer de l’argent d’un Flamand à un Francophone, il doit remplir des conditions qui ne sont toutefois pas requises quand ce même argent coule d’Anvers vers le Limbourg minier, guère plus riche que la Wallonie ? Et pourtant, on y investit aussi. Et lorsqu’il fut question, dès 2003, de « calculer » ces fameux transferts, les très sérieux ambtenaren de la Région flamande ont précautionneusement oublié qu’une (bonne) partie de cet argent venait de Bruxelles, et non de Flandre ! Eh oui ! si on taxait les navetteurs sur leur lieu de travail, la Flandre perdrait au moins 6 milliards en impôts et en sécu. Mais vous me répondrez peut-être que quand l’argent est produit à Bruxelles, il doit être imputé aux Flamands et Wallons qui y travaillent. Alors que quand il est produit en Flandre, y compris par des Bruxellois et des Wallons, il est de toute évidence totalement flamand… Étrange logique.



Néanmoins, votre carte blanche a bien circulé dans le Sud du pays. Sur le thème : « Amis Wallons, amis bruxellois, voyez pourquoi (moins de) un tiers des Flamands votent N-VA. À présent, ressaisissez-vous, ou ça va mal se passer ». Eh oui, il y a en Wallonie bien des gens qui écoutent les reproches qui leur sont faits. Encore une légende urbaine qui saute ! Alors, mettons que vous ayez raison. Dans ce cas, je suis au regret de vous dire que c’est fini, terminé, gedaan. Parce que cela signifierait que pour contrer la montée du nationalisme en Flandre, nous ne devons pas seulement travailler à redresser les régions du centre et du sud. Mais nous devons les redresser très rapidement. Très, très rapidement. Et il faudrait que ça se voie très fort. Très, très fort. Parce qu’en aucun cas, les journaux néerlandophones ne crieront « La Wallonie a fait ses devoirs » tant qu’elle ne sera un véritable eldorado. Il ne suffira pas que les Wallons parviennent à faire croître leur région un peu plus vite que la Flandre. Non, ils devront faire beaucoup mieux. Et même, beaucoup mieux que la Flandre ne l’a jamais fait, elle qui connut 300 ans de crise économique… Ils devront arriver au même taux de chômage que vous — et à Bruxelles, ça revient à le réduire des deux tiers. Ils devront atteindre un PIB au moins supérieur à celui du Limbourg, soit une vingtaine de pour cent de surcroissance. Ils devront fabriquer des tas de riches qui payent beaucoup d’impôts sur les personnes physiques et de sécurité sociale. Et les 85 % de Wallons et 80 % des Bruxellois qui ont un travail vont devoir travailler plus encore. Au moins un tiers en plus. Pour quel employeur ? Où vont-ils trouver de nouveaux clients et de nouveaux marchés ? Ah ! ça, je l’ignore. Mais je vous parle de miracles.



Il y a juste un hic. Les prochaines élections sont dans un an et demi. À moins de découvrir une vingtaine de mines d’or et une centaine de puits de pétrole entre Mons et Namur, et pour autant qu’on parvienne à les exploiter en triple vitesse, ça ne va pas le faire, Mia. Ça ne va pas le faire ! Il en va de même pour la « tache d’huile » francophone (pour info à ceux de vos amis qui usent de cette image, nous ne sommes pas des liquides, ni des solides, mais des êtres humains). À moins d’enfoncer le néerlandais au marteau dans le cerveau des Francophones qui habitent en Flandre et qui ne le parlent pas déjà, et dans celui de chacun des citadins bruxellois qui l’envisagerait, il faudra une bonne dizaine d’années avant que Madame Geertrui Windels, épouse Van Rompuy, se dise qu’enfin on la respecte, qu’on respecte le sol et le territoire, la langue et la culture, le caractère flamand. À moins qu’elle n’entende pas « respect du caractère flamand » l’éradication de toute trace de français, comme on peut le supposer en comptant le nombre de N-VA sur sa liste si « ouverte sur l’extérieur ».



Vous l’aurez compris, dans tous les cas, eh non, en un an et demi, ce redressement fulgurant n’est pas possible ! Car il va falloir aussi que 80 % des Wallons et Bruxellois passent au MR et que le PS soit ratatiné dans les sondages, et cela, dès le mois prochain. Il va falloir que les journaux flamands reprennent systématiquement toute bonne nouvelle venue du Sud. Ah ! Il va en falloir des choses ! On suggérerait bien aux Wallons et Bruxellois d’accepter 100 % de la politique de l’Open VLD pour montrer qu’on est de droite, mais tout ce que l’Open VLD dit ou fait est cassé à la massue par la N-VA. Donc, être de droite ne suffira hélas même pas. Ni être de gauche. Ni être du centre. Quoique nous fassions, pour la N-VA, ce ne sera pas bon. Mais vous nous proposez d’essayer. C’est gentil de votre part, et je suis sûr que vous étiez de très bonne volonté. Mais si pédaler dans la panade peut donner l’impression qu’on avance, cela n’empêche pas de s’enfoncer, au contraire. Or, c’est bien cela que vous semblez nous proposer. Décidément, Mia, je crois que votre billet n’aide pas.



Ou alors, j’ai bien une solution pour vous : que les médias d’en haut se mettent au factchecking et démontent les gros mensonges des uns et des autres. Qu’ils cessent de n’inviter que les Francophones qui pensent flamand. Qu’ils expliquent que dans tous les pays du monde, il y a des régions riches et des régions pauvres. Qu’ils obligent Bart De Wever à se prononcer sur « son » confédéralisme et lui imposent régulièrement des interviews comme celle de Knack. Qu’ils fassent des reportages qui cassent net les idées reçues sur la Wallonie. Qu’ils montrent que, non, les Flamands ne s’adaptent pas partout. Qu’ils donnent les vrais chiffres des transferts, pas ceux de VIVES, ce think tank nationaliste scandaleusement toléré par une noble université. Qu’ils présentent la Belgique comme un pays, et non plus comme un boulet. Que la VRT donne les résultats des élections en Wallonie et les commente. Là, oui, nous aurions une chance de continuer ensemble, selon vos critères. Notez que je n’y crois pas trop, mais au moins, j’aurai essayé.



Et côté « francophone » ? Oui, il faut que nous soyons toujours plus attentifs à nos défauts. Il faut que nous laissions tomber bien des tabous. Il faut que nous travaillons notre néerlandais. Il faut que nous nous inspirions de votre dynamisme. Mais il faut aussi que nous cessions de nous autoflageller et de nous mépriser. Parce que s’il faut négocier une nouvelle réforme de l’État après 2014, et si nous voulons que la Belgique survive, les Francophones ont plus besoin de croire en eux-mêmes que de se frapper la tête avec un missel à chaque pas en se disant que, s’ils écoutent les Bart De Wever et autres gens si fréquentables, ils sont décidément un peuple bien misérable ! Vous savez, Mia, on ne raccommode pas un pays entre un dominant et un dominé. Pour discuter intelligemment et regarder l’avenir avec confiance, nous devons être des communautés et des régions adultes. Sûres d’elles. Avec un minimum d’amour-propre — une chose que la Flandre a en excès en ce moment. Car on ne négocie rien de valable à plat ventre. Mais bien face à face. Pour s’imposer un respect mutuel. En se regardant dans les yeux, fiers de ce que nous sommes, fiers de tout ce que nous avons bâti, pour être fiers aussi de tout ce que, je l’espère, nous bâtirons encore ensemble
.

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Message  jeffry Jeu 1 Nov - 13:09

Très long à lire...mais très bien écrit
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Message  LSIMON Jeu 1 Nov - 16:47

Super!

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Message  Flidhais Jeu 1 Nov - 23:49

Le jour ou les journalistes de flandre oserons combattre au lieu d'entretenir le complexe de leurs citoyens, nous serons sauvé !

"Le droit du sol est l'absurdité qui consite à dire qu'un cheval est une vache parce qu'il est né dans une étable".
Montesquieu.

Et quand le caliméro leader de la NVA "analyse" la cause de la fermeture de Ford Genk par la "wallonisation" du pays, il se prend une réponse cinglante de l'administrateur délégué de l'Union Wallonne des entreprises :
"La wallonie, elle travaille. Et moi, j'attends toujours de M. De Wever qu'il réalise quelque chose de concret dans sa vie politique".
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Message  Démocrate Ven 2 Nov - 0:50

"La wallonie, elle travaille. Et moi, j'attends toujours de M. De Wever qu'il réalise quelque chose de concret dans sa vie politique".

De fait, il fait quoi à Anvers là?

Au 19è siècle, la Belgique était le deuxième pays le plus industrialisé au monde après l'Angleterre.
La Wallonie était pourvoyeuse de richesses et la Flandre (riche en champs de patates et en petits bateaux de pêche)... en a profité.
C'est tant mieux...
Il y a un retour... ?

scratch

Et Bruxelles, qui fait avec la Wallonie le même PIB que la Flandre... c'est en Flandre?
wink
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Message  Démocrate Dim 4 Nov - 21:59

Et Bruxelles dans tout ça?

vendredi, 05 octobre 2012

Bruxelles, c'est Jerusalem

S'il faut le dire plus clairement pour qu'on comprenne, dites-le moi. Dans une interview à De Tijd, Geert Bourgeois (N-VA) explique sa vision du conféderalisme: chacun ses impôts, chacun sa sécurité sociale, son marché du travail, ses structures salariales. Il dit aussi ce que j'ai dit depuis un bon moment: 2014 est l'année A pour la N-VA. Bourgeois énonce ce qu'on pourra encore faire ensemble: l'armée et la gestion de Bruxelles, que la Flandre de la N-VA ne lâcherait pas.

Pour des raisons idéologiques, évidemment, mais aussi financières: Bruxelles, c'est plus du quart du PIB "de la Flandre" et un transfert fiscal de plus de 6 Mia €.

Et bien evidemment, Bruxelles serait cogérée par les deux États. Comprenez bien ce que ça signifie: enclavée en Flandre, la Capitale sera à la merci de ses décisions et la Wallonie n'y pourra mais. Et plutôt qu'une majorité à Bruxelles, les Francophones deviendront une minorité en Flandre. Comme je l'ai maintes fois expliqué, ce confédéralisme, c'est tout bénef pour la Flandre, la misère pour la Wallonie et la perte de sa richesse et de son autonomie chèrement acquise pour Bruxelles.

Bourgeois explique que "Bruxelles serait une sorte de Jérusalem". Et il ne comprend probablement pas à quel point il a raison. Sauf que ce ne serait pas juste Bruxelles Est qui serait occupée, mais toute la ville, par des natiobalistes. Avec des conséquences imprévisibles quant aux réactions de la population.

Didier Reynders nous explique depuis plusieurs années qu'il y a moyen de discuter avec une N-VA au pouvoir, de ce que nous voulons encore faire ensemble. Eh bien, voilà, maintenant, il sait. L'armée. Enfin, ça, c'est la version Bourgeois, parce que Bart De Wever explique que l'armée, ce sera à terme une compétence européenne. La monnaie l'est déjà. Que reste-t-il à négocier? C'est simple: une aumône pour la Wallonie qui empêchera tout investissement un tant soit peu sérieux, et la négociation d'une fiscalité et d'une sécu pas trop, trop différente entre Bruxellois flamands et Bruxellois wallons dans la "capitale" de l'UE où la ségrégation fiscale et sociale sera en vigueur, comble des combles! Ah oui, j'oubliais: l'armée est déjà placée sous la direction de généraux néerlandophones. C'est 1918 à l'envers. En voor de Walen, hetzelfde.

Les Flamands auront les cordons de la bourse et les Wallons le droit à la mendicité. À Bruxelles, les médecins unilingues seront interdits d'hôpitaux. Quant à la construction d'écoles francophones ou le financement de l'enseignement dans la Capitale, elle reviendra à la pauvre wallonie… Bref, les conditions de la N-VA sont inacceptables. N'en déplaise à Didier Reynders qui ferait bien de troquer sa casaque de Dalladier pour celle de Danton.

Car il faut être clair, et je m'adresse avant tout aux journalistes flamands: une victoire de la N-VA en 2014 signifie purement et simplement la fin de la Belgique, dans des circonstances qui pourraient s'avérer tragiques. D'autant plus si, d'ici-là, la crise nous amène à une situation grave en Wallonie et à Bruxelles (24% de chômage déjà…)

N'est-il pas temps d'expliquer ça à l'électeur moyen de la N-VA, qu'il puisse au moins faire son choix en connaissance de cause? Je sais, chers confrères de Flandre, que vous pensez la scission impossible. Mais c'est très mal évaluer les Bruxellois et les Wallons.

Si leur avenir économique est meilleur sans la Flandre qu'avec elle dans une perspective confédérale où ils auront tout à perdre, ce sera le clash. Et ils feront ce qu'il faut. Pendant que vous niez l'évidence, le Centre et le Sud se préparent déjà à l'aprés-Belgique. Et si les Flamands veulent garder "leur argent" en sus de celui de Bruxelles parce qu'ils ne se trouvent pas encore assez riches, ce qui les amène à militer pour une scission plus ou moins confédérale, du côté des Wallons et Bruxellois, ce serait purement et simplement une question de survie.

Vous pouvez obtenir une autonomie honnête (sans Bruxelles, donc) par des actions pacifiques et honorables, encore faut-il respecter tous vos citoyens.
Mais quand il sera question pour Bruxelles et la Wallonie de simplement éviter le grand plongeon vers la misère et la soumission, n'attendez surtout pas de vos concitoyens du Sud qu'ils vous fassent des cadeaux. It's gonna get nasty.

À force de vous répéter en boucle, dans vos cercles intellectuels, que les Bruxellois et les Wallons sont gentils et incompétents, vous avez oublié qu'ils ont beaucoup en commun avec les Flamands: ils sont placides très longtemps, mais quand il s'agit de défendre leur bifteck, les agneaux se transforment en loups.

J'aime bien sa façon d'exprimer simplement les choses... Very Happy
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