Obama appelle à une réforme financière pour éviter une nouvelle crise

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Obama appelle à une réforme financière pour éviter une nouvelle crise
AP

Mis en ligne le 17/04/2010

Les Etats-Unis seront confrontés à une nouvelle crise économique, qui affectera particulièrement les contribuables, si le Congrès américain ne renforce pas la supervision du système financier, a estimé samedi le président américain Barack Obama.
La réforme financière est la prochaine mesure législative majeure que le chef de la Maison Blanche entend faire passer cette année. Ses projets pourraient bien être compromis par la forte opposition des sénateurs républicains. «Chaque jour qui passe sans que nous agissions, le même système qui a conduit aux renflouages reste en place, avec exactement les mêmes lacunes et les mêmes responsabilités», a estimé le président Obama, dans son message hebdomadaire aux radios et sites internet. «Et si nous ne changeons pas ce qui a amené à la crise, nous nous condamnons à la répéter».

«S'opposer aux réformes plongera les contribuables dans le pétrin si une telle crise se produit à nouveau», a-t-il ajouté. Les sénateurs démocrates préparent actuellement une proposition de loi qui vise à créer un mécanisme de liquidation des grandes compagnies financières afin d'éviter une nouvelle crise. Pour la première fois, le gouvernement américain entend réguler les produits financiers dérivés, des instruments financiers dont la valeur est assise sur des actifs comme les crédits hypothécaires ou les actions notamment.

Cette proposition entend également créer un conseil chargé d'identifier les menaces pesant sur le système financier et mettre en place une agence de protection du consommateur chargée de réguler les relations entre particuliers et institutions financières. Vendredi, le président Obama a juré de mettre son veto à une proposition de loi qui n'intégrerait pas d'instrument de régulation du marché des produits dérivés, qui ont joué un rôle dans la crise économique de 2008.

Les sénateurs démocrates n'ont pas encore trouvé d'accord sur l'ampleur à donner à cette régulation. Tous les sénateurs républicains sont en revanche opposés à la proposition de loi, ce qui devrait compromettre l'obtention par les Démocrates de la majorité qualifiée des 60 voix nécessaire à son adoption.

Barack Obama a accusé l'industrie financière d'avoir lancé «une campagne acharnée afin de contrecarrer même les règles basiques, de bon sens». Il a réitéré son appel aux Républicains et Démocrates à travailler ensemble pour réformer le système, tout en précisant que les Démocrates étaient prêts à y aller seuls. «D'une façon ou d'une autre, nous irons de l'avant», a-t-il déclaré. «Cette question est bien trop importante».